Entre deux périodes de règles ou après la ménopause, certaines femmes peuvent observer de petites pertes de sang. Le terme médical donné à ce phénomène est la « métrorragie », mais il est plus couramment appelé par son nom anglais, le spotting.
Et s’il peut être expliqué par un grand nombre de causes différentes, il n’est pas normal et surtout pas à prendre à la légère. Dans cet article nous allons vous en dire plus sur ces petits saignements qui surviennent entre les menstruations et leurs différentes explications.
Définition
Par définition, les femmes qui sont en âge de pouvoir procréer ont des cycles plus ou moins longs (ils durent en moyenne 28 jours) et des règles plus ou moins régulières.
Ces écarts peuvent être relativement importants d’une femme à l’autre. Mais parfois, des saignements vaginaux peuvent survenir en dehors de ces périodes menstruelles, on parle alors de métrorragie ou de spotting, qui signifie simplement tache en anglais.
Ces pertes sont moins abondantes que des règles, sont un peu plus foncées et n’ont aucune odeur. Elles ne sont pas à confondre avec ce que l’on appelle les « pertes blanches » qui dépendent des glandes vaginales.
Il est très important de toujours rester attentive à tous les changements qui peuvent arriver en ce qui concerne les écoulements menstruels et lorsque l’on remarque des pertes anormales, il ne faut en aucun cas paniquer, mais il faut encore moins les sous-estimer.
Elles peuvent avoir de nombreuses causes et si la majorité est sans gravité ou bénigne, cela peut aussi être un signal d’appel d’infection ou de maladie plus grave.
Dans tous les cas, le premier réflexe doit être la prise de rendez-vous chez un médecin ou gynécologue pour un examen. Il est aujourd’hui très facile d’en savoir plus sur le spotting en consultants par exemple des sites en ligne.
Les causes bénignes
Si dans la majorité des cas, les saignements sont sans gravités et souvent d’origine hormonale, ils peuvent en revanche être expliqués par différents facteurs, en voici un aperçu…
La contraception à base d’hormone
Tous les modes de contraceptifs à base d’hormones telles que l’implant, la pilule, le patch, etc., contiennent des progestérones et/ou des œstrogènes dont le dosage varie d’un contraceptif à l’autre et d’une marque à l’autre. Il est possible que ce dosage ne convienne pas et entraîne la perte de sang.
Le passage d’un contraceptif à un autre ou d’une marque à une autre peut aussi engendrer le spotting. Enfin, l’oubli de la pilule ou la prise de la pilule du lendemain peut être une autre cause de ce phénomène.
Cycle ovulatoire
Entre le 14e et le 15e jour du cycle menstruel, les ovaires vont lâcher un ovule. À ce moment-là, à cause du changement hormonal, certaines femmes auront des mini pertes de sang ou des écoulements légers qui vont durer environ deux jours.
Une des explications fréquentes des métrorragies est aussi le fait que le corps ne relâche pas d’ovule ou que celui-ci ne soit pas viable. On parle alors de cycle anovulatoire et cela entraîne de petits saignements.
Changements ou émotions
Les changements de mode de vie, les déménagements, les décalages horaires ainsi que le stress, les chocs émotionnels (divorce, séparation, décès, etc.) ou tout autre facteur qui ne concerne pas directement le fonctionnement de l’organisme et qui va influer sur l’équilibre hormonal peuvent être à l’origine de spotting.
Les causes plus graves
La grossesse
Si l’un des premiers symptômes d’une grossesse est l’absence de règles, le cycle de certaines femmes va continuer malgré la fécondation. Ce phénomène est alors appelé « spotting de grossesse », mais en général il cesse une fois passés les trois premiers mois.
Une autre situation plus urgente peut aussi causer des saignements et s’accompagner de fortes douleurs abdominales : la grossesse extra-utérine, aussi appelée ectopique. L’ovule fécondé ne va alors pas se loger à l’intérieur de l’utérus, mais va aller s’implanter dans la majorité des cas dans une trompe de Fallope. Il est alors important de consulter d’urgence un médecin.
Les kystes de l’ovaire
Le kyste ovarien se présente sous la forme d’une poche qui n’excède pas les 5 centimètres et peut être une tumeur soit liquide, soit renfermant du liquide. Il sera alors à l’origine de petits saignements hors période de règles. Il peut se développer à tout âge et peut soit disparaître seul, soit être retiré par traitement médical.
Les infections sexuellement transmissibles
Certains saignements ont pour origines des infections sexuellement transmissibles plus ou moins graves.
Ainsi, parmi les plus connues on retrouve la salpingite, qui est une infection d’une ou des deux trompes de Fallope provoquée par l’ascension d’une bactérie du vagin vers les trompes, en passant par le col de l’utérus et l’endomètre et qui peut causer l’infertilité, l’endométrite, qui touche quant à elle la paroi de l’utérus et qui provoque une inflammation grave de l’endomètre, ou encore la cervicite, qui est aussi une inflammation du col de l’utérus.
Le cancer de l’utérus
Le spotting peut aussi être un des symptômes et donc un signe annonciateur d’un cancer de l’utérus. Par cancer de l’utérus, on différencie deux types : le cancer du col de l’utérus et le cancer de l’endomètre, aussi appelé cancer du corps de l’utérus.
Le premier peut survenir à tout âge (bien qu’il s’installe généralement chez les femmes de 45 à 50 ans), il va surtout atteindre les femmes qui ont eu leur premier rapport sexuel très tôt, celles qui ont eu de nombreuses infections sexuellement transmissibles ou autres infections vaginales et les femmes atteintes de VIH. Le second apparaît généralement plus tard, chez les femmes ménopausées de 65 à 70 ans et sera plus difficile à détecter.
Mais dans les deux cas, le principal symptôme, mais aussi le plus courant, sera le saignement vaginal anormal qui peut se présenter sous différentes formes : saignements hors période de règles ou saignements post-ménopause.
Parmi les autres symptômes des cancers de l’utérus on trouve des pertes vaginales autres que des saignements et souvent malodorantes, des douleurs durant l’acte sexuel, des douleurs au niveau du bassin, du dos ou des jambes, des difficultés à uriner et la présence de sang dans les urines, la perte d’appétit et la perte de poids et des difficultés à respirer.
Étant donné qu’il sera la plupart du temps diagnostiqué de manière précoce, la tumeur ne va pas se propager et restera le plus souvent au niveau de l’utérus. Il y a donc de grandes chances de guérison grâce à une intervention chirurgicale telle que l’ablation de l’utérus, des trompes et des ovaires et parfois par traitement de radiothérapie.