Malgré la baisse notable de la consommation d’alcool en France depuis les années 60, l’alcool est toujours un fléau dont les données chiffrées publiées par le site de Santé Publique (1) ont de quoi faire froid dans le dos.
En plus d’être responsable de plus de 40 000 décès par an, l’étude estime que l’alcool cause 16 000 décès par cancer et 9900 décès par maladie cardiovasculaire chaque année.
Sans parler de toutes les autres maladies qu’il provoque : pancréatite alcoolique chronique, hépatites virales à un stade avancé, cirrhose du foie, etc.
Alors, si vous ne souhaitez pas faire partie de ces statistiques et que vous avez conscience qu’il est temps de réduire, voire de cesser complètement votre consommation d’alcool, suivez-nous dans cet article où nous vous proposons quelques pistes à explorer.
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Suivre un programme cognitivo-comportemental et motivationnel
Avoir conscience que l’on a un problème de consommation d’alcool constitue déjà un premier pas fondamental pour se faire traiter. Dans cette situation, les programmes à visée psychologique peuvent vous aider à mieux comprendre votre addiction et vous proposer un traitement sur-mesure visant à vous libérer.
Il existe de nombreux instituts qui proposent des traitements psychologiques qui conjuguent des approches cognitivo-comportementales et motivationnelles.
Ces instituts sont généralement constitués d’une équipe de professionnels multidisciplinaires dûment formés, composée de psychologues, coachs, hypnothérapeutes, praticiens en maïeutique, magnétiseurs, praticiens en EFT, etc.
L’Institut ADIOS, dont les contacts sont disponibles sur le site institutadios.com, propose par exemple un traitement qui combine l’hypnose et la motivation positive. Normalement, les méthodes se déroulent en plusieurs séances et débutent par un entretien préalable d’évaluation.
Cette première étape fondamentale permet de mieux connaître les origines de votre problème de dépendance et d’enclencher le processus de changement.
Suivre un traitement médicamenteux
Les personnes qui ont un problème sévère d’alcoolodépendance se voient généralement proposer un traitement médicamenteux dans ces trois situations :
- Après un événement dangereux lié à l’ivresse, comme un accident de voiture, des actes de violences verbales et physiques ou d’ivresse sur la voie publique ;
- Avant une intervention chirurgicale, afin de limiter les risques de récupération ;
- À la suite d’une prise de conscience personnelle ou sous l’avis de proches inquiets.
Dans ce cas, le traitement est proposé et suivi par un spécialiste en alcoologie, soit dans un service hospitalier spécialisé, soit dans un Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie. Les substances généralement prescrites sont :
- Pour le sevrage aigu d’alcool : les benzodiazépines, bêta bloquants, anti-convulsivants et neuroleptiques, la vitamine B, le Baclofène® ou Lioresall® ;
- Pour aider au maintien de l’abstinence : le Disulfiram, l’Acamprosate, la Naltrexone.
Attention : en aucun cas vous ne devrez initier un traitement médicamenteux sans consulter au préalable un médecin de famille (ou un spécialiste), qui vous fera un diagnostic précis et proposera un traitement adapté, prenant en compte toutes les variables de votre problème de dépendance et votre état de santé général.
Recourir à l’aide communautaire comme les groupes d’entraide
Pour augmenter les chances de réussite des traitements, il est fortement recommandé de participer, en parallèle, à un groupe d’entraide.
En effet, les résultats sont plus durables lorsque la prise en charge médicale ou psychologique est accompagnée d’un ensemble de mesures psychosociales et comportementales.
Les Alcooliques Anonymes (AA) (2) sont une des associations contre l’alcoolisme les plus connues internationalement. Cette association bénévole organise des réunions entre hommes et femmes qui désirent arrêter de boire.
Grâce au partage d’expériences, les participants peuvent plus facilement s’identifier et s’exprimer librement, sans peur du regard et du jugement extérieurs. Ces réunions sont de participation gratuite, sans rendez-vous ni inscription. En outre, deux types de réunions sont proposées :
- Les réunions « fermées » sont destinées uniquement aux alcooliques ;
- Les réunions « ouvertes » sont accessibles aussi à la famille, à l’entourage et aux professionnels souhaitant y participer.
Effectuer un séjour en milieu spécialisé
Une immersion totale en milieu spécialisé peut être également une voie à explorer, notamment pour favoriser les chances de succès du traitement lorsque le sevrage ambulatoire n’est pas indiqué ou possible. Il convient en effet de savoir qu’un arrêt brutal de la consommation d’alcool peut entraîner divers problèmes comme :
- Le développement d’une anxiété, agitation, d’insomnies ou de cauchemars ;
- L’apparition de sueurs, de tachycardie, ou d’hypertension artérielle ;
- La perte d’appétit, le développement de nausées et vomissements ;
- La manifestation de signes confusionnels, délires et convulsions.
Dans cette situation, il est recommandé que le séjour s’effectue sur une durée de quelques jours à quelques semaines dans une unité spécialisée avec prise en charge médicalisée.
Respecter les 5 règles anti-rechute
Réduire ou stopper complètement sa consommation d’alcool n’est pas une mince affaire. Il s’agit d’une décision qui exige beaucoup de volonté et persistance de la part de la personne dépendante. En outre, il faut avoir conscience qu’il s’agit d’un processus lent, qui ne s’arrête pas avec la fin du traitement ou des réunions d’AA.
L’alcoolisme est une addiction difficile à combattre et à sevrer. Les dérapages sont fréquents et ne doivent pas être vus comme un échec, mais comme partie intégrante de l’apprentissage sur soi. Suivre les 5 règles suivantes pourra vous aider à éviter les rechutes :
- Faites le point régulièrement sur vos motivations, par exemple en élaborant une liste par écrit de tous les avantages que vous envisagez, sur votre santé et vos relations avec les autres.
- Refusez tout verre d’alcool et ne pas en acheter. Jetez toutes les bouteilles d’alcool que vous possédez éventuellement chez vous.
- Réalisez et affichez un plan d’action d’urgence en cas de dérapage, qui indique notamment les contacts des proches à appeler.
- Consultez rapidement votre thérapeute en cas d’apparition de symptômes liés au manque d’alcool comme les tremblements, l’angoisse, la dépression, le manque de sommeil ou encore l’envie de boire.
- Analysez toute rechute pour mieux comprendre les facteurs qui l’ont provoquée. Réévaluez votre degré de motivation et implémentez de nouvelles stratégies pour les surmonter. Ne vous culpabilisez pas en cas de rechute et tirez-en plutôt des enseignements.
Références :
(1) Consommation d’alcool en France : où en sont les Français ?