L’évolution des malades du cancer est très variable et il est impossible de prédire de quelle façon ou à quel moment la fin de vie surgira. Ces dernières années, la recherche a beaucoup évolué, quel que soit le type de cancer et, généralement, la trajectoire de la maladie présente des caractéristiques communes.
Ainsi, pendant un certain temps, la maladie est contrôlée grâce aux traitements, puis, dans les cas où la guérison n’est pas possible, le cancer finit par se propager dans tout l’organisme et entraîner une phase de déclin.
Cette dernière étape s’accompagne d’une grande dégradation de l’état général du malade, jusqu’au décès. Pendant cette période, il est probable que votre équipe soignante vous parle de soins palliatifs. Voyons plus en détail de quoi il s’agit.
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Que sont les soins palliatifs ?
L’annonce de soins palliatifs est souvent perturbatrice, car elle est encore très associée au fait que la ligne de traitements est arrivée à sa fin et qu’il faut progressivement se préparer pour la fin de vie. Pourtant, ces soins de confort et d’accompagnement peuvent être envisagés tout au long de la maladie.
Ils ont l’objectif de procurer un soulagement aux malades, en améliorant leur qualité de vie. De plus, ils se dirigent non seulement vers les patients, mais également leur famille. Ces soins peuvent se regrouper en trois catégories, comme suit :
- La communication. Aider le patient à parler de ses préoccupations et de la fin de vie qu’il souhaite peut-être bénéfique, dans le sens où la mort, qui est pourtant un processus normal, est souvent un sujet tabou en famille. Le patient a alors l’opportunité, s’il le souhaite, de verbaliser sa volonté d’organiser ses obsèques et ainsi décharger sa famille de cette démarche pénible. De cette façon, il pourra prendre certaines dispositions à l’avance, comme rédiger des directives anticipées, prévoir une assurance obsèques ou faire part de certains choix, liés à la cérémonie des funérailles, à la plaque funéraire ou aux fleurs, par exemple. Au contraire, le patient peut ne pas vouloir aborder précisément les conditions de sa fin de vie et cette volonté doit également être respectée.
- Le support psychosocial et spirituel. Des activités peuvent être proposées aux patients pour les aider à envisager chaque jour comme une conquête et leur permettre de vivre aussi activement que possible. Des lectures pourront être proposées ainsi que des ateliers manuels. Un soutien est également offert aux membres de la famille qui le souhaitent. Une assistance au deuil peut être envisageable, ainsi qu’un rapprochement avec des associations communautaires d’entraide.
- Le traitement des symptômes physiques. Des traitements complémentaires contre la douleur peuvent être proposés en association ou indépendamment des traitements de première ligne comme la chimiothérapie ou la radiothérapie. Il pourra s’agir, par exemple, de massages ou de médecines douces.
Les soins palliatifs ne sont donc pas synonymes d’arrêt des traitements. Il s’agit d’un précieux soutien promulgué par une équipe multidisciplinaire et qui peut être indiqué à tout moment de la maladie, en fonction des besoins du patient et comme support complémentaire, en plus des traitements à visée curative.
Quels sont les professionnels qui constituent une équipe de soins palliatifs ?
Les soins palliatifs sont effectués par une équipe pluridisciplinaire, c’est-à-dire une équipe qui regroupe des professionnels spécialisés en soins palliatifs et qui possèdent différentes formations de base, pour une prise en charge globale du patient. Ainsi, une équipe peut être composée de médecins, infirmiers, psychologues, assistants sociaux, etc. Cette équipe se concerte avec l’équipe soignante et les deux travaillent ensemble pour le bien du patient.
Quand parler de soins palliatifs ?
Généralement, c’est votre équipe soignante qui se chargera de vous prescrire les soins palliatifs en fonction de votre état général et de votre réponse aux traitements curatifs, mais rien ne vous empêche de prendre les devants et d’en parler avant si cela peut vous permettre de mieux appréhender la situation et surtout de soulager les douleurs physiques et la souffrance psychologique, sociale et spirituelle. N’ayez donc pas peur de parler de ces soins, qui ne signifient en rien l’arrêt de traitements actifs si ceux-ci continuent de présenter les résultats souhaités.
Les soins palliatifs précoces existent pour améliorer votre qualité de vie, c’est-à-dire vous permettre de vivre mieux et, dans certaines situations, plus longtemps. Il est important également de les différencier de la sédation palliative, qui induit les malades dans un état d’inconscience lors des derniers instants de la vie. Rassurez-vous, il s’agit d’une décision médicale qui prévoit l’autorisation du patient et de ses proches.
Comment en savoir plus sur les soins palliatifs ?
En France, les unités de soins palliatifs ont commencé à apparaitre dans certains hôpitaux aux alentours des années 1980. Au début, ces initiatives étaient isolées, mais, progressivement, cette approche s’est structurée avec l’objectif d’offrir ces soins à tous les patients, avec un encadrement réglementaire et législatif. De nos jours, plusieurs plans nationaux de développement de soins palliatifs se sont succédé.